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Les Lettres de mon père (14h30)
Théâtre d'objets - jeune public - A partir de 11 ans
Tarif unique | 5,5 € |
Tarif pendant le temps scolaire et Pass’ jeune public | 4,5 € |
Comment notre regard sur la vie de nos parents peut changer peu à peu en se détachant d’eux, en grandissant…
Dans la famille Limbos, il y a deux parents et cinq enfants (trois garçons, deux filles). En 1959, ils déménagent au Congo qui est encore une colonie belge. Le père Limbos vient d’être chargé de la direction de l’Ecole des cadres; il forme de jeunes hommes congolais à devenir instructeurs. À l’indépendance en juin 1960, les enfants Limbos sont renvoyés en Belgique. Leur oncle Pierre est le curé du petit village de Dongelberg. Il les accueille chez lui. Pendant un an, les enfants alors âgés de cinq à douze ans vivent séparés de leurs parents restés au Congo. J’avais 8 ans. L’enfant que j’étais fut traumatisé par cet abandon. La femme de 70 ans que je suis devenue a maintenant le désir de rentrer en dialogue avec cette fillette d’alors.
Agnès adulte plonge dans le regard de mini Agnès. Mini Agnès est bouleversée par l’absence de ses parents, elle s’imagine les grands dangers qu’ils courent au Congo. Dans un fauteuil trop grand pour elle, elle a peur. Dans un jeu de questions réponses, l’adulte réconforte l’enfant et l’enfant console l’adulte.
Agnès entend son oncle lire ces lettres qui reproduisent des visions dévalorisantes des personnes noires. Chez elle et à l’école, on ne lui parle pas de l’exploitation qui rime avec la colonisation. Ce n’est que plus tard qu’elle se renseigne et essaie de comprendre l’esprit missionnaire qui animait son père. Relire ces lettres, c’est se confronter au paternalisme et au racisme, reconnaître ces schémas dans lesquels on a grandi et qui nous ont construits.
Pour construire ce spectacle, Agnès Limbos passe par plusieurs phases de travail. Tout d’abord, il s’agit de rassembler les lettres de son père, elle en rassemble 46. Puis elle se documente : photos, articles de journaux, billets d’avion… Il faut recontextualiser les événements cités, comme la présence de soldats de l’ONU, et comprendre qui sont les personnes mentionnées.
« Ernest a planté du chanvre dans la parcelle, mais je vais le lui interdire, car le chanvre, c’est du poison et les Congolais ne savent plus ce qu’ils font quand ils fument du chanvre. C’est comme quelqu’un qui a trop bu et c’est triste de voir quelqu’un qui perd le contrôle de ses actions. Ernest cueille aussi des mangues (c’est la saison !) dans la parcelle et il va les vendre au marché de Kitambo. C’est un malin qui se fait de l’argent en plus de son salaire. »
Ensuite vient le travail en collaboration avec des personnes ressources : construction d’une marionnette, animation stop motion, aménagement du fauteuil, …
Et finalement, la mise en scène : travail sur le mouvement, découpage des scènes, exploration des lumières et du son, etc.
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Avec le soutien de l'hôtel de la Basilique
Compagnie Gare Centrale
Écriture et jeu : Agnès Limbos
Témoin privilégié et dramaturgie : Olivia Stainier
Accompagnement artistique : Sabine Durand
Création lumière et aspects techniques : Nicolas Thill et Joël Bosmans
Création sonore : Pierre Kissling
Création en septembre 2023 au Festival Mondial des Théâtres de marionnettes à Charleville Mézières
Co-productions
Maison de la Culture de Tournai/maison de création(B)
Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes (F)
Théâtre des Martyrs et Théâtre de la Montagne Magique à Bruxelles (B)
Soutiens
Théâtre de la Poudrière, Neuchatel (CH)
Vélo Théâtre, Apt (F)
Rencontre en bord de scène après les représentation du lundi 29 à 14h30 et du mardi 30 à 14h30.